Ramadan, une pratique citoyenne à partager

Je ne suis pas musulman mais s’initier à la culture des français d’origine méditerranéenne en jeûnant un mois avec eux fut une expérience citoyenne fort enrichissante. Des regrets quand même: alors que le ramadan est la principale (par son importance et le nombre de ses pratiquants) fête religieuse française, lundi n’était pas un jour férié. Quid de la laïcité?

On ne répétera jamais assez qu’il faut bien distinguer le fait d’être de culture musulmane et le fait d’être musulman. On peut très bien être l’un sans l’autre. Ainsi, l’immense majorité des français issus de la Méditerranée participe au ramadan mais n’est pas musulmane. Le ramadan, à la différence des fêtes chrétiennes, ne peut absolument pas être considérée comme une manifestation religieuse. C’est une pratique culturelle le plus souvent liée à la recherche d’une certaine hygiène de vie: tous les professionnels de la santé vous diront que le jeun est sein pour le corps. Voilà la jeunesse des cités revigorées, pleine de fougue et prête à refuser pendant quelques semaines le manque de respect des policiers et de la société.

L’expérience de découverte de l’autre à laquelle j’ai participée devrait être généralisée à tous les petits français. Quoi de plus facile que d’adapter les horaires des cantines dans les écoles, collèges et lycées pendant une courte période? Nos chères petites têtes blondes pourraient consacrer la pause du midi à la réflexion, à la quête du sens à la découverte des autres cultures. Après les cours, à la nuit tombée, la cantine ouvrirait et ce serait une véritable fête pour nos enfants. Ce serait également faire un petit geste à l’attention du personnel de l’éducation nationale de culture musulmane à qui on impose pendant un mois une pause déjeuner le midi alors que nous savons pertinemment qu’il ne peut pas déjeuner. Une provocation de plus à l’encontre des indigènes de la République.