Une équipe de France victime de la haine de l’autre

Qu’ils étaient beaux les drapeaux aux couleurs verte, blanche et rouge de l’Algérie qui flottaient dans le vent aux Champs Elysées hier soir. Que nous disaient ils? Que les immigrés ne pourront se sentir pleinement français tant qu’ils seront exclus de la société. Au milieu de cette foule plurielle, de jeunes compatriotes enflammaient un drapeau italien. N’était ce pas la plus belle façon de dire non à Berlusconi et au fascisme?

Provocations gratuites et inadmissibles Au milieu de ce peuple de France anéanti par la douleur d’une défaite xénophobe, des vauriens italiens ne cessaient de provoquer la jeunesse des Champs Elysées en se promenant avec des drapeaux italiens. Face à ses appels à la haine, comment condamner les réactions violentes des victimes? « Violence » à relativiser: aucune pizzeria ou aucune voiture de marque italienne, à ma connaissance, n’a été incendiée. Une fois de plus les jeunes auront été admirables de dignité.

A méditer: Zinédine Zidane victime pendant 110 minutes d’insultes racistes, xénophobes et islamophobes de la part des italiens. Et au final Zizou est expulsé, zizou est le fautif. Cela ne vous rappelle t’il pas la France? Les jeunes passés à tabac par des CRS, jetés en prison, expulsés de leur pays, condamnés par la bien-pensance alors qu’ils ne faisaient que réagir aux provocations d’une société française intrinsèquement raciste.

Pourquoi cette défaite? un arbitre argentin visiblement plus préoccupé par la victoire de ses petits copains catholiques italiens que par les valeurs françaises de solidarité. Des italiens qui considéraient ce match plus comme une ratonade que comme une partie de foot. Une France qui a su s’ouvrir à un début de métissage et se qualifier en finale mais n’a pas osé sélectionner les meilleurs joueurs pour ne pas choquer les gaulois. Hier soir le contraste était saisissant : Que de tristesse dans le regard de Thuram, Vieira, Henry…et quelle indifférence affichée par les Landreau, Coupet, Sagnol et autre Barthez. Là aussi à méditer.